TROYES

[95.8 FM / DAB+]

Titre en cours

Titre

Artiste

Émission en cours

LA NUIT SANS PUB

00:00 05:00

Émission en cours

LA NUIT SANS PUB

00:00 05:00

Background

Pourrez-vous aller chercher votre baguette le 1er mai ?

Écrit parle 17 avril 2025

Inscrit au Code du travail comme jour férié et chômé, le 1er mai n’empêchait pas les boulangeries artisanales de fonctionner normalement… jusqu’à ce que cinq établissements vendéens soient verbalisés l’an dernier. Une première qui a semé le doute dans la profession.

Attention, l’amende est salée : une boulangerie ouverte le 1er mai risque 750 euros d’amende par salarié, 1 500 euros si celui-ci est mineur… et une fermeture immédiate de l’établissement. Crédit photo – Getty Images/iStockphoto


Jusqu’à présent, l’emploi de salariés le 1er mai dans les entreprises artisanales de boulangerie-pâtisserie reposait sur la position ministérielle du 23 mai 1986, signée par Martine Aubry, ancienne Ministre du Travail. Or, cette tolérance est aujourd’hui jugée obsolète. 

Ainsi, si l’on s’en tient à la loi, les boulangeries peuvent lever le rideau le 1er mai… mais sans leurs salariés. Seuls le patron, et éventuellement des membres de la famille non salariés, peuvent mettre la main à la pâte. Une situation jugée absurde par la profession, qui réclame un changement de législation. 

« Il ne faudrait pas se moquer des boulangers »

Jean-Marc Gout, président de la Fédération de la Boulangerie et Boulangerie-Pâtisserie du Grand Est. 

Jean-Marc Gout, président de la Fédération de la Boulangerie et Boulangerie-Pâtisserie du Grand Est, n’en revient toujours pas. « J’ai commencé comme apprenti à 15 ans, j’en ai 55 aujourd’hui. J’ai toujours travaillé le 1er mai », confie-t-il. Interdire aux boulangers de faire travailler leurs salariés ce jour-là lui semble totalement incohérent. « Il faut travailler plus, et en même temps, on nous empêche de travailler. C’est du grand n’importe quoi ! »

Le ton monte chez les professionnels du pain. « On nous dit aujourd’hui qu’on n’est pas essentiels, mais pendant le Covid, on était en haut de la liste. Avec une attestation, la population pouvait venir chercher sa baguette. Alors à un moment, il faut savoir ! », s’insurge Jean-Marc Gout. Parallèlement, les boulangers poursuivent la formation des apprentis malgré une baisse des primes, s’adaptent aux hausses des charges, mais se heurtent à une administration qui, selon lui, « ne sait pas sur quel pied danser ».

Une journée gagne-pain 

Le 1er mai était l’une des journées les plus lucratives du mois. Ce jour-là, les boulangers doublaient quasiment leur chiffre d’affaires. « Dans l’alimentaire, on doit travailler », souligne Jean-Marc Gout, qui déplore la situation actuelle. Aujourd’hui, les entreprises, déjà sous pression, se heurtent à des charges de plus en plus lourdes. « Avant, avec 150 000 euros, une boulangerie vivait. Aujourd’hui, il faut 250 000 ou 300 000 euros. Donc forcément, on a des salariés. Ouvrir seul ou à deux, c’est impossible. »

Les démarches auprès du ministère du Travail n’ont pas apporté de réponse claire. Certaines boulangeries peuvent faire travailler leurs salariés le 1er mai si elles livrent des hôpitaux, des prisons ou encore des Ehpad. Mais la décision revient à l’inspecteur, ce qui crée confusion et frustration. « Il faut nous dire clairement ce que l’on peut faire », insiste Jean-Marc Gout. La confédération ne compte pas lâcher l’affaire et entend obtenir un changement législatif auprès des élus.


L'avis des lecteurs

Postez votre avis

Votre adresse mail ne sera pas publiée.Les champs marqués avec * sont obligatoires