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Plessis-Barbuise : un projet d’élevage de volailles suscite la colère des habitants

Écrit parle 12 février 2025

Un projet controversé agite la petite commune de Plessis-Barbuise. Début février, l’association « Protégeons nos assiettes » a été fondée par de nombreux habitants de la commune et des villages voisins pour s’opposer à ce poulailler qu’ils considèrent comme « obsolète ».

Les poussins âgés seulement de quelques heures (dits de 1 jour) seront élevés pendant 40 jours avant d’être mis en caisse et transportés par camion jusqu’à l’abattoir.

En octobre 2023, Théo Pernin, un jeune agriculteur, a soumis une demande d’autorisation en préfecture pour ériger deux bâtiments d’élevage de volailles. Ces structures, destinées à abriter jusqu’à 84 000 poulets (soit près de 600 000 volailles par an), ont rapidement provoqué une vive opposition parmi les habitants, préoccupés par les conditions d’élevage envisagées.

Des conditions d’élevage « obsolètes »

En décembre dernier, un collectif de riverains a lancé une pétition contre le projet, récoltant plus de 1 000 signatures en quelques semaines. La question centrale ? La taille et les conditions de l’élevage, jugées inacceptables. « 21 poulets par mètre carré, imaginez un poulet sur une feuille A4, c’est tout simplement choquant », explique Sophie Wakeford, trésorière de l’association « Protégeons nos assiettes ».

Théo Pernin, l’agriculteur à l’origine du projet, a expliqué dans une interview auprès de L’Est éclair que, bien qu’il ait envisagé de produire des poulets bio ou Label Rouge, il a préféré se tourner vers cette option moins coûteuse, considérant la baisse du pouvoir d’achat. Il estime que le consommateur, en quête de prix bas, impose ses choix à la production. Mais pour les militants de l’association, ce raisonnement est loin d’être satisfaisant. « C’est une question de qualité, de respect de l’environnement, et de ce qu’on met dans nos assiettes », souligne la trésorière.

Le collectif derrière l’association met également en lumière les pratiques de l’entreprise DUC, multinationale néerlandaise, partenaire du projet. Selon eux, la promesse d’un système « vertueux » de partenariat avec les producteurs locaux est fallacieuse : « Ils nous disent que la nourriture des poulets viendra des champs voisins, mais c’est faux. Et ce sont les habitants qui devront subir les nuisances : bruit, odeurs et circulation de camions. Ce projet n’a rien de local », s’indigne Sophie Wakeford. 

Une décision sous haute tension

Malgré un rapport favorable du commissaire enquêteur, qui a mené une enquête publique entre le 5 décembre et le 3 janvier, trois quarts des habitants s’opposent au projet. La décision finale revient au préfet de l’Aube, Pascal Courtade, qui devra se prononcer dans un délai de deux mois. Les habitants espèrent qu’il saura entendre leur voix. « Nous avons écrit au préfet, et nous espérons qu’il saura prendre en compte nos préoccupations. Ce projet est complètement déconnecté des réalités locales », confie l’habitante de La Villeneuve-au-Châtelot.

Si la décision tarde à venir, le collectif ne compte pas baisser les bras et reste déterminé à se battre pour préserver le cadre de vie de Plessis-Barbuise et des communes voisines. « Aujourd’hui, nous avons des producteurs locaux qui s’engagent à offrir de la qualité dans nos assiettes. Nous allons tout mettre en œuvre pour les mettre en lumière et sensibiliser un maximum de personnes à cette alternative », conclut-elle. 

Le collectif n’est pas seul dans sa lutte. L’association L214 a également pris position contre le projet et a même lancé un appel auprès du Préfet de l’Aube sur la plateforme X (anciennement Twitter), demandant l’abandon de ce projet d’élevage intensif, jugé comme « un scandale pour les animaux, l’environnement et la santé publique ».


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