Mort de Jean-Marie Le Pen : Angélique Ranc et Jordan Guitton, députés RN de l’Aube, réagissent à la disparition du co-fondateur du Front National

Jean-Marie Le Pen, figure emblématique de l’extrême droite française, est décédé ce mardi 7 janvier à l’âge de 96 ans à Garches, dans les Hauts-de-Seine, où il était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Sa fille, Marine Le Pen, a appris la nouvelle alors qu’elle rentrait de Mayotte, où elle s’était rendue suite aux ravages du cyclone Chido.

Dès l’annonce de son décès, les réactions se sont multipliées, oscillant entre hommages et critiques. Dans l’Aube, plusieurs figures du Rassemblement National ont exprimé leur ressenti face à la disparition du nonagénaire.

Un parcours politique marquant

Depuis les années 1950, Jean-Marie Le Pen s’est distingué dans la politique française, notamment en tant que co-fondateur du Front National en 1972, qu’il a dirigé jusqu’en 2011, avant de céder la présidence à sa fille. Candidat à cinq élections présidentielles, il a été député à deux reprises et a siégé pendant 32 ans au Parlement européen. Avant sa carrière politique, il a servi dans l’armée française, participant notamment à la guerre d’Algérie entre 1956 et 1957.

Son parcours fut également jalonné de polémiques et de condamnations pour négationnisme ou encore incitation à la haine raciale. Bruno Subtil, fondateur de la fédération auboise du FN, regrette la disparition d’un « visionnaire ». « Il n’était pas parfait, comme tout le monde, mais son analyse politique était juste », a-t-il confié à nos confrères de L’Est éclair.

Un hommage nuancé 

Angélique Ranc, députée RN de l’Aube, souligne avant tout le rôle de Jean-Marie Le Pen en tant que père fondateur de leur mouvement politique : « Il a eu des propos déplacés au cours de sa carrière, je n’oublie pas qu’il est le père fondateur de notre famille politique. Il a été un précurseur sur de nombreux sujets, notamment l’immigration, qui était taboue il y a encore 30 ou 40 ans, alors qu’aujourd’hui tous les politiques s’en emparent. On ne peut pas renier son rôle, même si, personnellement, je ne me reconnais pas en lui ». Jordan Guitton a lui aussi réagi sur X (ex-Twitter), qualifiant Jean-Marie Le Pen de « précurseur » et soulignant son impact durable sur l’histoire de la politique française.

Parallèlement, des manifestations hostiles à sa mémoire ont éclaté dans plusieurs villes de France. À Paris, place de la République, des milliers de personnes ont « célébré » son décès. Face à ces scènes de liesse, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réagi fermement sur les réseaux sociaux : « Rien ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité. Ces scènes sont tout simplement honteuses ».