La communauté des gens du voyage : aussitôt partis, aussitôt revenus !
Écrit parEva GARNIERle 23 décembre 2024
Quelques jours après leur expulsion du terrain près de l’UTT à Rosières, une cinquantaine de caravanes de la communauté des gens du voyage sont de retour sur le site du parc du Grand Troyes, à côté de l’entreprise Clarins.
« Pas de solution adaptée »
Délocalisés de force à Romilly-sur-Seine (Maizières-la-Grande-Paroisse) sur ordre du nouveau préfet de l’Aube, les membres de la communauté dénoncent un manque de solutions d’accueil adaptées.
« Les aires d’accueil prévues sont souvent déjà partiellement ou totalement occupées. Nous avons des enfants scolarisés à Troyes. La semaine dernière, après notre expulsion, ils n’ont pas pu aller à l’école. On a demandé à aller sur l’aire de grand passage de Thennelières, qui est vide et peut accueillir 200 caravanes, mais l’accès nous a été refusé. À Romilly-sur-Seine, ce n’était pas possible pour nous : on est de Troyes et c’est trop compliqué pour les collèges », explique l’un des représentants.
Sur le trajet, les difficultés se sont enchaînées : « Ma belle-fille a eu un accident. Les pompiers sont venus, les enfants avaient peur. Tout ça aurait pu être évité », ajoute-t-il.
Des tensions avec les entreprises locales
Du côté des entreprises, David Verrier, dirigeant d’ASTIC Emballage, déplore des dégradations : grillages endommagés, espaces transformés en zones d’hygiène improvisées. Au-delà des dégâts matériels, il s’inquiète pour la sécurité, a-t-il confié à nos confrères de L’Est éclair.
Les membres de la communauté appellent au dialogue. « Avant de nous accuser, il faudrait venir nous voir. Actuellement, certains d’entre nous se trouvent sur un site abandonné. Le propriétaire a été très gentil et nous a permis de rester pour les fêtes. Nous ne voulons gêner personne, juste passer un hiver au calme », conclut le représentant de la communauté.
Le message de la communauté est simple : ils souhaitent un espace où s’installer durant l’hiver, pour éviter de déranger les riverains et pour assurer une stabilité à leurs familles. Ils se disent prêts à payer les services nécessaires, mais dénoncent les refus systématiques de certaines communes pour des aménagements comme l’électricité, même sur des terrains qu’ils possèdent.
Pour l’instant, la situation ne semble pas près de se décanter avant les fêtes de Noël.