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Une table de l’hommage aux victimes de la route, samedi 17 mai à Troyes

Écrit parle 22 avril 2025

Le samedi 17 mai, le collectif Justice pour les victimes de la route installera 35 chaises vides, place de l’hôtel de ville de Troyes, correspondant au nombre de morts sur les routes de l’Aube en 2024.

En mai dernier, une table de 70 couverts a été dressée place Pey-Berland à Bordeaux, en hommage aux 70 victimes de la route en 2023. Crédit photo : J. Roy / France 3 Aquitaine

Il y a cinq ans, un accident de la route survenu au pied de la caserne des pompiers du Vouldy, à Troyes, a coûté la vie à trois jeunes âgés de 19 à 20 ans : Enzo, Camille et Corantin. Seul rescapé, le conducteur, en état d’ivresse au moment des faits, a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme et trois ans avec sursis probatoire, pour « homicide involontaire ». Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux jeunes, s’étaient rassemblées sur les lieux du drame pour rendre hommage aux victimes.

Depuis ce drame, Élodie Braux, la tante de Corantin Hennequière, a rejoint le collectif et œuvré pour que Troyes soit ajoutée aux villes rendant hommage aux victimes de la route. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser le public et les pouvoirs publics aux victimes et à leurs familles, « souvent laissées pour compte et de soutenir leur appel à la reconnaissance de “l’homicide routier” », explique Élodie.

« Nous avons l’impression d’être les oubliés »

Élodie Braux, membre du collectif Justice pour les victimes de la route dans l’Aube

Depuis le début de l’année 2025, cinq personnes ont déjà perdu la vie sur les routes de l’Aube. Pour sensibiliser le public aux drames qui se cachent derrière les chiffres, le collectif Justice pour les victimes de la route lancera une action symbolique : exposer les portraits de victimes, accompagnés de leur prénom et de leur âge. Les familles et proches seront également présents pour échanger avec les visiteurs et témoigner de la réalité du quotidien après un tel drame. « Il s’agit surtout de montrer que ce drame peut arriver à n’importe qui », souligne-t-elle.

« Nous avons l’impression d’être les oubliés, qu’on ne nous écoute pas », confie Élodie Braux. Depuis plusieurs années, le collectif plaide pour la création d’une journée nationale d’hommage aux victimes de la route. Un moyen de reconnaître leur souffrance et « de rendre visible l’ampleur du phénomène : des décès, des handicaps, des vies brisées ». Ce combat, elle le mène aussi pour alerter sur le manque de soutien après ces tragédies. « Ce qu’on vit, c’est un traumatisme. Perdre un proche dans ces circonstances, c’est une épreuve brutale. On se retrouve seuls, à devoir tout affronter », déplore Élodie Braux.

Vers une reconnaissance de l’« homicide routier » ?

Au-delà de l’hommage, le collectif demande des évolutions législatives. Aujourd’hui encore, les décès sur la route liés à des conduites dangereuses (alcool, stupéfiants, excès de vitesse) sont généralement qualifiés d’« homicides involontaires ». Une injustice pour les familles, selon Élodie Braux. « Ce n’est peut-être qu’un mot pour certains, mais pour nous, c’est impossible à entendre. Ce n’est pas un simple accident. Une voiture, entre de mauvaises mains, peut devenir une arme. »

Une proposition de loi a été déposée à l’Assemblée nationale pour créer un délit spécifique d’« homicide routier », dans les cas où la conduite est manifestement imprudente. Son examen, suspendu à la suite de la dissolution de juin 2024, devrait reprendre dans les prochains mois. Avec la reconnaissance de l’« homicide routier », le collectif espère que les sanctions seront plus strictes à l’encontre des conducteurs responsables. « Les familles ont du mal à comprendre pourquoi les peines de prison sont souvent réduites ou aménagées. C’est un nouveau choc, une nouvelle blessure », insiste-t-elle.

Le collectif Justice pour les victimes de la route sera présent samedi 17 mai, de 10h à 17h, place de l’hôtel de ville à Troyes.


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