Aube : Jennyfer Lancelot, sociocoiffeuse, partenaire dans le parcours de la maladie

Dans l’Aube, rares sont les sociocoiffeuses, mais Jennyfer Lancelot en a fait sa spécialité. Focus sur cette profession encore peu connue, mais qui fait une réelle différence. 

Loin des coupes et des colorations classiques, la sociocoiffure se destine aux personnes fragilisées par la maladie, le handicap ou la vieillesse. Après plus de vingt ans d’expérience dans le métier de coiffeuse, Jennyfer Lancelot a choisi, il y a quatre ans, de se spécialiser dans cette pratique, un virage pris après le décès d’une proche, elle-même atteinte du cancer.

Un métier de cœur

« Ce que j’aime dans ce métier, c’est offrir des moments de bien-être et de réconfort », confie Jennyfer Lancelot. Sa vocation s’est véritablement forgée après avoir vécu de près la maladie d’une amie, qui a perdu ses cheveux. « À l’époque, je n’étais pas capable de l’accompagner et c’est à ce moment-là que je me suis rendue compte qu’il y avait un vrai besoin d’un accompagnement particulier », raconte-t-elle.

La sociocoiffure nécessite une approche profondément humaine, où la psychologie joue un rôle clé. « Perdre ses cheveux, c’est perdre une partie de son identité, une partie de soi », confie la Marnaise. Dès qu’un patient reçoit le diagnostic de cancer, elle intervient pour l’accompagner dans les étapes difficiles de la maladie. « Je les aide dans ce que l’on appelle les coupes intermédiaires jusqu’au rasage. Je les conseille également pour le choix des solutions de remplacement, comme des prothèses capillaires ou des turbans, et je les guide sur les soins du cuir chevelu », explique-t-elle.

Jennyfer n’est pas seule dans sa démarche. En partenariat avec des associations telles que la Ligue contre le cancer, Plutôt la vie et Arc-en-ciel Vitryat, elle intervient dans l’Aube et la Marne, notamment à l’hôpital Simone-Veil de Troyes, ainsi qu’à domicile. Ces partenariats financent ses prestations et garantissent un accompagnement gratuit et essentiel pour les patients.

« On me pose souvent la question de savoir si mon métier est difficile, en raison de la proximité avec la maladie. Mais pour ma part, je ne trouve pas »

Jennyfer Lancelot, sociocoiffeuse

Dans le service d’oncologie, les larmes côtoient souvent les sourires. « Le service d’oncologie est plein de vie, il y a des rires, des pleurs, mais aussi beaucoup de complicité », confie-t-elle. Récemment, Jennyfer a ajouté une nouvelle corde à son arc : un casque de réalité virtuelle.

Grâce à l’association « Donne ton soutif », elle offrira à ses patients des moments d’évasion pendant leurs traitements. « Le casque permet de soulager le stress et d’aider à oublier la chimiothérapie, ne serait-ce que pour quelques instants », précise-t-elle. L’association « Donne ton soutif » collecte des soutiens-gorge, les revend et organise des événements pour financer des projets solidaires. Les fonds récoltés lors d’Octobre Rose ont permis d’acheter un casque de réalité virtuelle d’une valeur de 2 800 euros.

Mais la quarantenaire ne s’arrête pas là. Toujours désireuse d’approfondir ses compétences et d’enrichir son accompagnement, elle entame, début avril, une formation en toucher-massage. Cette technique lui permettra d’offrir aux patients un soulagement face à la douleur, notamment pour ceux en soins palliatifs.

Pour contacter Jennyfer Lancelot, rendez-vous sur sa page Facebook. Elle intervient dans l’Aube et la Marne et dispose également d’un cabinet à Saint-Martin-sur-le-Pré.