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Une classe pour les enfants autistes à l’école maternelle Georges Guingouin de Sainte-Savine : « pour deux places disponibles, on a 10 à 12 dossiers »

Écrit parle 9 janvier 2025

Sept élèves de 3 à 6 ans présentant des troubles du spectre de l’autisme sont accueillis depuis la rentrée scolaire dans l’unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA) de l’école Georges Guingouin de Sainte-Savine.

La convention a été signée mardi 7 janvier entre la municipalité et l’association AFG Aube Autisme, visant à offrir à tous les enfants, quelles que soient leurs spécificités, une chance d’accéder à l’éducation.

Le projet a vu le jour grâce à la collaboration entre la commune, l’Éducation nationale et l’Agence régionale de santé (ARS). L’objectif est double : favoriser leur inclusion parmi les autres élèves de l’établissement et, au-delà, dans la société, tout en leur offrant des méthodes d’apprentissage adaptées à leur handicap, dans une salle de classe spécialement aménagée à cet effet.

L’inclusion au cœur du dispositif

« Le principe général est de tendre vers l’inclusion de ces enfants dans la société au sens large. Cela commence par l’école, afin qu’ils puissent être intégrés avec les autres élèves », explique Maud Lebon, cheffe de service des dispositifs d’inclusion scolaire du Pôle Aubtimisme.

Cette structure permet aux enfants souffrant de troubles sévères d’intégrer l’école à temps complet, en leur offrant un environnement spécialement conçu pour répondre à leurs besoins. L’unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA) repose sur un accompagnement pluridisciplinaire. L’équipe éducative est composée d’une enseignante spécialisée, d’éducateurs spécialisés, de moniteurs éducateurs et d’une neuropsychologue.

Les enfants bénéficient d’un projet éducatif sur mesure, avec des objectifs adaptés à leur rythme. Le travail se fait aussi bien en individuel qu’en petits groupes, et la journée est minutieusement structurée, incluant des moments de regroupement, des activités d’apprentissage et des pauses récréatives. « Nous mettons en place des renforçateurs pour encourager la coopération. Des outils de communication alternatifs, comme des pictogrammes et des supports visuels », explique Maud Lebon.

Des progrès visibles

Les premiers retours des parents sont très positifs. La maman de Jawad, en petite section, témoigne des progrès impressionnants de son fils : « Avant, mon fils ne parlait pas et se faisait comprendre uniquement par des gestes. Depuis septembre, il dit ‘maman’ et est plus autonome. Il est vraiment heureux d’aller à l’école, et je sais qu’un jour, il pourra communiquer avec moi comme n’importe quel autre enfant ». Les progrès sont visibles et rapides, non seulement dans les gestes quotidiens, comme s’habiller seul, manger ou mettre ses chaussures, mais aussi sur le plan des compétences sociales. Pour certains enfants, comme Jawad, ces avancées vont jusqu’à l’acquisition de leurs premiers mots.

L’ouverture de cette classe répond à une forte demande dans le département, où une longue liste d’attente pour les enfants avec notification UEMA persiste. « Parfois, pour seulement deux places disponibles, nous recevons entre 10 et 12 demandes », explique Maud Lebon. Avec l’inauguration de cette troisième classe dans l’Aube, après celles de Troyes (école Paul Bert) et Romilly-sur-Seine (école Elsa Triolet), une partie de cette demande pourra être comblée.

Toutefois, le chemin reste encore long. « L’accompagnement précoce est crucial, mais il faut également penser à la suite. L’UEMA dure seulement 2 à 3 ans, après cela, que se passe-t-il ? Quel est l’avenir de ces enfants à l’âge adulte ? ». Les solutions proposées à terme varient en fonction des progrès individuels. Certains enfants pourront intégrer une classe de CP ordinaire, d’autres accéderont à un dispositif d’auto-régulation ou à une unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA). Dans l’Aube, l’unique structure existante se trouve à l’école Ferdinand-Buisson de La Chapelle-Saint-Luc et peut accueillir jusqu’à sept enfants, conformément à la réglementation.


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