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Service des urgences de Troyes : être soigné ou mourir ? Damien témoigne après le décès de son père à l’hôpital de Troyes

Écrit parle 31 décembre 2024

Emmanuel Macron avait promis, en 2023, de désengorger les urgences d’ici fin 2024, mais à l’approche de l’échéance, la situation semble loin d’être résolue. Les urgences de l’Hôpital Simone Veil à Troyes en sont un exemple frappant. 

Selon la Drees, environ 21 millions de passages aux urgences ont été enregistrés en France en 2024. Crédit photo – Centre Hospitalier de Troyes

Attente interminable, soins insuffisants, informations quasi inexistantes pour les familles, et même des conditions d’hygiène déplorables. Initialement interviewé chez nos confrères de RMC, Damien revient, aujourd’hui, au micro de LATITUDE sur la prise en charge défaillante de son père, décédé début décembre après une chute à son domicile.

Des soins et un accompagnement indignes 

Vivant seul, le père de Damien, 76 ans, a été retrouvé une vingtaine d’heures après une chute dans ses escaliers. « La prise en charge a été défaillante dès le départ, aucune précaution n’a été prise : il a été transporté sans minerve ni matelas coquilleIl a été emmené aux urgences, et là, le calvaire a commencé », confie Damien. Arrivé à 14h, le septuagénaire n’a été vu par un médecin qu’à 23h. Fractures multiples, œil au beurre noir, plaies un peu partout… Aucun soin immédiat ne lui a été prodigué. Diabétique, il n’avait pas reçu son traitement depuis plus de 24 heures à son arrivée aux urgences. « Je n’ai même pas la certitude qu’il ait finalement reçu son traitement contre le diabète », précise le commercial en Haute-Savoie.

« Les urgences étaient bondées, il y a des pays moins développés que le nôtre qui sont mieux organisés. La moitié des gens présents n’avaient, selon moi, rien à faire ici », déplore Damien, dénonçant un manque flagrant de moyens, d’effectifs et d’organisation. « Nous n’avions aucune information, toujours en attente des résultats. On ignorait même si son cas nécessitait une opération », ajoute l’annécien.

« Pendant 48 heures, j’ai regardé mon père agoniser »

Face à l’inaction et « après plusieurs demandes sans réponse auprès du personnel soignant », la fille du patient, infirmière depuis plus de 25 ans, a dû intervenir. « Elle a branché mon père sur le scope elle-même et a dû parcourir le service pour trouver des sondes afin qu’il puisse respirer correctement. À la fin, on lui donnait directement le matériel, comme si c’était normal », raconte Damien. Pendant plusieurs heures, elle a assuré des soins pour tenter d’atténuer sa souffrance. « Les soignants, débordés, semblaient résignés. Ils baissaient la tête quand ils nous voyaient. C’était un cauchemar », regrette Damien, décrivant également des conditions d’hygiène déplorables : « Le sol était sale, il y avait des toiles d’araignée dans le box de mon père ».

Transféré dans un service moins saturé, son père est décédé 48 heures après son arrivée aux urgences, victime d’un arrêt cardiaque dû à des complications. « Je ne sais pas si l’issue aurait été différente, mais il y a eu des manquements graves à tous les niveaux », affirme le père de famille. Entre une intervention tardive, une transmission d’informations insuffisante et une prise en charge hospitalière lacunaire, ce témoignage soulève de nombreuses interrogations.


L'avis des lecteurs
  1. DULCHE MARIE-FRANCE   On   31 décembre 2024 at 11:32

    Bonjour ,
    ça n’a pas changé depuis 25 ans , j’ai perdu ma fille de 18 ans suite une prise en charge pas assez rapide

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