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« Que vais-je dire à mon fils ? Que maman va en prison pour avoir voulu sauver un animal ? » : Élodie Cappé face à une justice implacable

Écrit parle 30 décembre 2024

Élodie Cappé n’aurait jamais imaginé qu’un geste de compassion pourrait la conduire devant les tribunaux. Aujourd’hui, la mère de famille risque une peine de prison et une lourde amende pour avoir recueilli Rillette, un marcassin blessé découvert dans ses poubelles il y a un an et demi. La préfecture de l’Aube lui impose un ultimatum : placer l’animal dans un centre spécialisé sous peine de l’euthanasier. 

Une mobilisation qui fait écho : plus de 100 000 signatures ont été récoltées à travers plusieurs pétitions pour sauver la laie Rillette. Crédit photo – RTL

Dans un communiqué, la préfecture de l’Aube précise : « La détention d’animaux d’espèces non domestiques est régie par l’arrêté ministériel du 8 octobre 2018, qui autorise cette détention uniquement pour les animaux dont l’origine est connue et légale. Concernant les sangliers, leur détention n’est permise que si l’animal provient d’un élevage ».

« Elle doit rester dans sa maison, avec nous, sa famille »

Au départ, le but n’était pas de la garder. « J’ai contacté tous les organismes pour lui trouver une place dans un parc, mais personne n’en voulait. Aujourd’hui, elle est trop imprégnée de nous », explique Élodie. Elle précise que Rillette n’a plus aucune affinité avec les autres sangliers. « Elle pourrait même représenter un danger pour eux. Si vous la placez au bord d’une route, elle restera assise, en attendant qu’on vienne la chercher », ajoute-t-elle. Vaccinée, stérilisée et parfaitement intégrée à la vie de famille, Rillette gambade librement dans un enclos de plus de 1000 m², au cœur d’un domaine privé de plus de 10 hectares.

Élodie Cappé, déterminée à protéger Rillette, ne se laisse pas intimider par les menaces de la justice. « La peine encourue, je vous dirais que je m’en fiche. Il est hors de question que l’on me l’abatte, une balle dans la tête, ce n’est pas de l’euthanasie », déclare-t-elle. Aujourd’hui, la jeune femme lance un appel : « Je demande à ce que la procureure de la République entende raison et me laisse en paix » déplore-t-elle.

Une mobilisation nationale

L’histoire d’Élodie et de Rillette a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, recueillant plus de 100 000 signatures en soutien à l’animal. Des personnalités influentes comme Brigitte Bardot et Julien Courbet ont exprimé leur soutien en lançant des pétitions pour tenter de sauver Rillette. La sénatrice de l’Aube, Vanina Paoli-Gagin, a également pris l’initiative d’intervenir auprès des autorités pour éviter l’euthanasie de la laie.

Des cas similaires en France, tels que Maurice en Corrèze ou Toto dans le Pas-de-Calais, ont montré qu’il était possible d’obtenir des solutions favorables pour des animaux sauvages apprivoisés. La chaourçoise rappelle que son histoire est exceptionnelle et qu’il est essentiel de laisser ces animaux vivre dans leur habitat naturel, loin de toute intervention humaine.

L’association des commerçants de Chaource organise une marche le 11 janvier pour appeler au maintien de Rillette dans sa famille.

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