#Aprèslesviolences : « Les forces de l’ordre interviennent en moyenne trois à quatre fois par jour » selon Pascal Courtade, préfet de l’Aube

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la campagne #Aprèslesviolences a été lancée hier devant le CMAS de Troyes, en partenariat avec la Ville, Solidarité Femmes Aube et la Préfecture de l’Aube.

Une exposition poignante 

L’exposition photographique de Marc Melki présente 83 portraits de femmes victimes de violences conjugales, ainsi que des familles touchées par les féminicides. Ces témoignages racontent le moment où tout a basculé, ce « moment de trop » qui a poussé ces femmes à fuir un conjoint devenu violent, pour elles et pour leurs enfants. « On a l’impression d’entendre leur voix, leurs luttes, leurs douleurs, leurs victoires », explique Armelle Courtois, Présidente de Solidarité Femmes Aube.

Parce que toutes ne peuvent pas témoigner publiquement, des personnalités publiques, auboises et des bénévoles engagés dans la lutte contre les violences se sont associés à cette initiative. On y aperçoit notamment l’ancien footballeur Benjamin Nivet, les fondateurs des Aubassadeurs, Anne-Claire et Laurent Vittenet, ainsi que l’acteur Bruno Solo.

Selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), 271 000 femmes ont été victimes de violences en 2023, soit l’équivalent de la population de Strasbourg. Ce chiffre marque une augmentation de 10 % par rapport à l’année précédente.

« Un petit pas face à une situation croissante en France », déclare la présidente et également avocate, qui souligne que derrière ces violences se cache un problème de société. « Il faut éduquer et changer les mentalités. Libérer la parole, c’est bien, mais le sexisme et le patriarcat sont encore très présents », ajoute-t-elle.

Un engagement collectif 

Dans l’Aube, les forces de l’ordre interviennent en moyenne trois à quatre fois par jour pour des faits de violences faites aux femmes ou intrafamiliales. Pascal Courtade, préfet de l’Aube, a insisté sur la nécessité de mobiliser l’ensemble des acteurs, des associations aux forces de sécurité, pour un impact collectif. Il a également rappelé l’importance des dispositifs existants dans le département tels que les bracelets anti-rapprochement, les lieux de refuge et la ligne téléphonique grave danger. « Il faut continuer à renforcer ces actions », a-t-il conclu.

Depuis novembre 2023, la Ville de Troyes a ouvert un lieu-refuge pour les femmes victimes de violences. Ce lieu sécurisé offre une mise à l’abri immédiate pour les femmes et leurs enfants. « Depuis son ouverture, nous avons accueilli 8 femmes et 12 enfants, qui restent en moyenne 39 jours pour se reconstruire et trouver des solutions durables, que ce soit en matière de logement, de santé ou de justice », précise Marc Bret, maire adjoint chargé des solidarités. 

Un nouveau projet est également en préparation : la création, d’ici un an, d’une Maison des Femmes sur le site de l’hôpital Simone Veil. Ce centre unique regroupera les services du parquet, de la police, des soins de santé et des associations d’aide aux victimes, permettant ainsi une prise en charge complète.

3919 : Si vous êtes victime de violences intrafamiliales, appelez ce numéro pour obtenir rapidement une solution d’hébergement.

17 : Pour toute urgence, contactez police secours.

Police Municipale de Troyes : 03.25.42.34.21

Solidarité Femmes Aube : 7 passage Hugues de Payns, 10000 Troyes. Téléphone : 03.25.73.26.26 ou par email à contact@solidaritefemmes-aube.fr.