Mort de Robert Badinter : l’avocat a marqué l’histoire judiciaire auboise
Écrit parTony BOULENGERle 9 février 2024
François Baroin, le maire de Troyes a rendu hommage à Robert Badinter, un homme qui a marqué « l’histoire démocratique de notre pays ». L’ancien ministre de la Justice de François Mitterrand est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi l’âge de 95 ans, à Paris.
L’avocat avait notamment défendu Patrick Henry en janvier 1977. Ce dernier avait été jugé par la Cour d’Assises de l’Aube, à Troyes pour le meurtre du petit Philippe Bertrand. Ce procès avait débouché quelques années plus tard sur l’abolition de la peine de mort.
Face aux jurés, Robert Badinter avait livré une plaidoirie historique à travers laquelle il engageait un procès contre la peine de mort. « Si vous décidez de tuer Patrick Henry, c’est chacun de vous que je verrai au petit matin, à l’aube. Et je me dirai que c’est vous, et vous seuls, qui avez décidé ». Reconnu coupable du meurtre de l’enfant, l’accusé avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité mais avait échappé à la peine de mort.
Le ténor avait aussi défendu Roger Bontems en juin 1972 à la Cour d’Assises de l’Aube, également. L’homme avait été condamné à mort pour sa complicité lors de la prise d’otage sanglante qui avait eu lieu à la prison de Clairvaux en septembre 1971. A l’issue du verdict, Robert Badinter s’était dit révolté par « l’exécution d’un homme qui n’avait pas tué ». Suite à cette affaire, l’avocat s’était engagé dans le combat contre la peine de mort.